•Gladius de Type Hispaniensis inspiré par un modèle trouvé à Mouriès (Bouches-du-Rhône) vers l'an -100 avant J.C.•

***English version / Version française***

 

Pièce unique.
Gladius Hispaniensis forgé à partir d’une barre de fer de bas-fourneau datée de l’an 40 après J.C. (lingot fourni par le client).
Les tranchants sont écrouis par martelage afin de les rigidifier. Cela permet d'obtenir une dureté équivalente à la plupart des lames originales.

La monture est en bois d’olivier.
La coupelle (à l’intérieur de la garde) et la rosette sont forgées dans du bronze artisanal que j’ai fabriqué à l’aide de cuivre natif et d’étain pur (6%).

Ce gladius hispaniensis est réalisé d’après l’épée romaine de Mouriès (Bouches du Rhône, Provence) et est daté des environs de 100 avant JC.
Peut-être a t’il appartenu à un légionnaire romain mort durant les batailles d’Orange (105 av JC) et d’Aix en Provence (102 av JC) contre les Cimbres et les Teutons.
Ces champs de bataille sont proches de la tombe de Mouriès.

Quand on parle du gladius romain, on pense souvent à une courte épée droite d’estoc comme l’était le gladius Pompéi.
On imagine souvent que la pointe était privilégiée par les romains mais ce n’est pas vraiment vrai. En réalité, les romains ont utilisé différents types d’épées durant les 1229 ans d’histoire de Rome car ils ont combattu de manières différentes selon les époques.
Les romains se sont d’abord battus à la manière des hoplites puis des lanciers, portant de courtes épées de bronze ou de fer d’origine grecque comme arme de secours.
Quand les romains sont devenus des épéistes à part entière au début de la deuxième guerre punique, ils ont eu besoin d’une nouvelle épée plus polyvalente et avec plus d’allonge que les précédentes épées grecques. Une épée utilisée comme arme principale et non comme une arme secondaire quand la lance se brise.

Le gladius hispaniensis est cette épée. Avec une lame mesurant entre 65cm et 75cm, ce n’est pas vraiment une épée courte.
En fait, c’est à peine plus court qu’une épée gauloise, maniée par l’ennemi héréditaire de Rome.
La lame est faite pour trancher et pour percer.
Polybe, un guerrier grec et otage des romains, qui deviendra par la suite ami de Rome, décrit le gladius hispaniensis comme une solide épée de taille et d’estoc conçue pour combattre autant avec le tranchant qu’avec la pointe.
Il a aussi décrit les techniques de combat des romains républicains.
Ils combattaient dans une carré de 180cm sur 180cm.
Garder une distance de 90cm de chaque côté leur permettait d’utiliser efficacement leurs épées et leurs boucliers scutum.
On ne parle pas là d’une formation serrée de mur de boucliers et de courtes épées d’estoc mais bien d’une formation ouverte permettant l’escrime individuelle avec des coups de taille, de puissants estocs et des coups de boucliers.
Tite Live décrivait les bras, jambes et têtes amputés par le gladius hispaniensis durant la bataille de Pydna (168 av JC).
Les macédoniens qui étaient habitués à combattre avec des lances et des javelots furent horrifiés par les blessures causées par les épées des romains.
Les champs des batailles de Cerro de la Cruz (125 av JC) et de Valencia (75 av JC) durant la guerre civile ont permit de mettre à jour des squelettes avec des bras, des jambes et des têtes amputés. Comme les romains y ont combattu les romains, les coupes ont été réalisées avec des épées romaines.
Le gladius hispaniensis a été en usage durant la deuxième guerre punique (218 av JC) et plus tardivement durant la Guerre des Gaules (58 av JC), s’étalant de 230 avant JC à approximativement 30 avant JC quand il a été remplacé progressivement par le gladius de typologie Mayence.
La poignée faite de bois d’olivier d’après la représentation du légionnaire sur l’autel d’Ahenobarbus (115 av JC) qui a conquis la Narbonnaise.
Elle parait d’influence hellénistique et est similaire à certaines poignées des xiphos grecs utilisés antérieurement par les légions romaines.
La poignée est sobre comme devait l’être le gladius hispaniensis.
Les légionnaires romains républicains étaient des guerriers citoyens qui devaient s’équiper à leurs frais.
Les casques de bronze, cottes de maille et épées de fer étaient des objets coûteux que tout le monde n’était pas en mesure de s’offrir.
Les guerriers paysans romains, comme les riches marchands carthaginois les appelaient, devaient disposer d’équipements simples et sobres pour la plupart d’entre eux.
La réforme Marius (105 av JC) permit aux plus pauvres de rejoindre la légion romaine.
On leur fournissait un équipement de prêt jusqu’à ce qu’ils en soient en mesure de le financer eux-mêmes.
Les armes mises à disposition devaient être très simples. Quand les légions sont devenues des armées à plein temps sous Auguste César, au début de l’empire (auparavant sous la Res Publica, les légions devaient être débandées à la fin de chaque campagne), les légionnaires professionnels devaient toujours fournir leur propre équipement.
Ce gladius hispaniensis est un exemple des épées utilisées par les modestes légionnaires romains, ces guerriers paysans qui ont conquis le monde méditerranéen et les Gaules durant la période républicaine.

Quelques caractéristiques:

Longueur totale: 79 cm
Longueur de lame: 65 cm
Largeur de lame: 5 cm
Longueur de fusée: 8,5 cm
Point d'équilibre à 18 cm de la garde
Poids: environ 750 grammes



Gladius Hipaniensis inspired from a museum model found in the South of France.
The blade is forged in a roman bloomery iron from 40 AD.
The edges are hardened with hammer. This technique makes the blade and the edges more stiff, as the original blades.
The mount is made of olive wood. The cup (inside the guard) and the peen block are forged from a homemade bronze I made with native copper and pure pewter (6%).

This gladius Hispaniensis is made after the roman sword of Mouriès (Mediterranean Gaul, Narbonensis province, modern day southern France) who is dated circa 100 BC.
It maybe has belonged to a Roman legionary who died during the battles of Arausio (105 BC) or Aquae Sextiae (102 BC) against the Cimbris and Teutons. These battlefields are closed to the tomb of Mouriès.
The hilt is made of olive wood after the legionary depiction on the Altar of Ahenobarbus (115 BC) who conquered southern Gaul. It seams to be of Greek influence and is similar to some greek xiphos hilts who fitted previously the Roman legions.
When we think about the Roman gladius, we think about a straight short sword used for thrusting as was the pompeii gladius.
We often believe that the point was favoured by the Romans but it’s not really true.
In fact romans used to wield different types of swords during 1229 years of Rome history as they fought differently according to the times.
Romans first used to fight as hoplites warrior and spearmen carrying shorts bronze and iron swords of Greek origins as back-up weapons.

When Romans became swordsmen at the beginning of the second Punic War, they needed a new sword more versatile and with more reach than the previous Greek swords. A sword that used to be a primary weapon and not a secondary weapon when the spear broke.

The Gladius Hispaniensis was this sword.
With a blade length ranging from 65cm to 75cm it’s not really a short sword.
In fact it’s just a little shorter than the Gallic swords of the Rome’s hereditary enemy.
The blade is made for slashing and thrusting.
Polybe, a Greek soldier and hostage of the Romans who later became a friend of Rome described the gladius Hispaniensis as a strong cut and thrust sword made for fighting equally with the edge and the point.
He also described the fighting techniques of republican Romans.
They used to fight in a 180cmx180cm square. Keeping 90cm on each sides permitted them to use effectively their swords and scutum shields.
We’re not talking about close shield-wall formation and short trusting swords but about open formation that allow individual swordsmanship with slashing cuts, powerful thrusts and shield strikes.
Tite Live talked about the arms, legs and heads amputated by the gladius Hispaniensis during the battle of Pydna (168 BC). Macedonians who were accustomed to fight with spears and javelots were horrified by the sword wounds made by the Romans.
Civil war battlefields of Cerro de la Cruz (125 BC) and Valencia (75 BC) revealed skeletons with severed arms, legs and heads. As Romans were fighting Romans, the cuts were made with Roman swords.
The gladius Hispaniensis was in use during the second Punic War (218 BC) and later during the Gallic wars (58 BC), ranging from 230 BC to roughly 30 BC when it was progressively replaced by the Mainz pattern gladius.
The hilt is of sober design as would be the gladii hispaniensis.
The Roman republican legionaries were citizens warriors who had to provide their own equipment. Bronze helmets, chainmails and iron sword were expensive items that not every one could afford. The Roman warriors peasants as the rich Carthaginians traders called them should have simple and sober weapons and armours for a large majority of them. The Marius reform (105 BC) permitted the poorest to join the Roman legion. They were provided with equipment until they could afford their own.
Weapons provided should be of very simple design. When legions became full time armies under the reign of Augustus Caesar at the beginning of the Empire (under Res Publica legions should have to be disbanded at the end of war) the professional soldiers still have to provide their own equipment.
This gladius Hispaniensis is an example of the swords used by the modest Roman legionaries, these warriors peasants who conquered the Mediterranean world and Gauls during the republican period.

Total lenght: 79 cm
Blade lenght: 65 cm
Blade width: 5 cm
Handle lenght: 8,5 cm
POB: 18 cm
Weight: about 750 grams